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Entretien de mon kimono

Le kimono japonais n’est pas un vêtement comme les autres : c’est une pièce chargée d’histoire, un héritage culturel précieux qui mérite une attention particulière. Contrairement aux habits du quotidien qu’on lance machinalement en machine, le kimono demande un soin conscient.

Chaque couture, chaque fibre et chaque pli ont été pensés pour durer. En prendre soin correctement, c’est non seulement prolonger son élégance, mais aussi honorer sa matière et la tradition qu’il incarne.

Nous vous proposons ci-dessous des conseils concrets pour laver, sécher, repasser et conserver votre kimonos ainsi que votre ceinture dans les meilleures conditions, en évitant les erreurs courantes afin de préserver l’ensemble de votre tenue japonaise.

Comprends ton kimono avant la lavage

🧼 Lire l’étiquette d’entretien

Avant toute chose, prenez le temps d’examiner les étiquettes présentes sur votre kimono (notamment sur les modèles modernes ou d’inspiration prêt-à-porter). Ces indications du fabricant sont précieuses : elles précisent la composition du tissu, la température maximale de lavage, si un nettoyage à sec est préconisé, etc. Suivre ces recommandations est la première étape pour éviter les erreurs d’entretien. Une lecture attentive de l’étiquette vous renseignera par exemple si le kimono supporte l’eau ou requiert impérativement un nettoyage professionnel.

🥋 Identifier la matière principale

La matière dont est fait votre kimono détermine en grande partie la façon de le laver. Un kimono en coton ou en lin sera généralement assez tolérant à l’eau et pourra se laver à la main ou en machine (toujours à froid 30° et en cycle délicat). Un kimono en polyester est encore plus facile d’entretien – ce tissu synthétique supporte bien le lavage – mais il faut malgré tout le manipuler avec douceur pour préserver la fluidité du drapé.

Retenez : toujours adapter la méthode de lavage à la fibre principale du kimono, et utiliser une lessive douce sans agents chimiques agressifs quel que soit le tissu.

💪 Considérer l’usage du kimono

Réfléchissez à la manière dont vous utilisez votre kimono, car cela influence directement son entretien. Adaptez la fréquence de lavage à la fréquence d’utilisation, mais aussi à votre propre rythme physiologique : si vous transpirez abondamment, un lavage après chaque cours peut s’imposer. En revanche, si l’usage est plus modéré et la transpiration limitée, un nettoyage soigneux une fois par mois peut suffire. L’essentiel est de préserver le tissu tout en respectant l’hygiène.

🔍 Repérer les détails fragiles

Observez votre kimono sous toutes les coutures pour déceler les éléments appelant un soin particulier. Certains signes visibles doivent vous alerter tels que des coutures fines ou anciennes, des broderies complexes ou appliquées à la main. Ce genre de détails indique qu’il faudra proscrire le lavage en machine et privilégier un lavage manuel tout en douceur. Prenez donc le temps d’inspecter le kimono pour planifier le bon entretien : observer son vêtement, c’est déjà lui faire honneur en anticipant ses besoins spécifiques.

🧵 Ancienneté et valeur : redoubler de prudence

Enfin, tenez compte de l’âge et de la valeur de votre kimono. Un kimono vintage très ancien, un kimono familial transmis de génération en génération ou toute pièce à haute valeur sentimentale telle que le kimono de ton passage de 1er DAN mérite une vigilance accrue. Avec les textiles anciens, les fibres peuvent être fragilisées par le temps. Dans le doute, mieux vaut s’abstenir de le laver en machine. En cas de tache difficile sur un tel kimono précieux, n’essayez pas plusieurs procédés hasardeux chez vous : chaque tentative pourrait empirer les choses. Mieux vaut confier le vêtement à un professionnel dès le départ, pour maximiser ses chances de restauration sans dégâts.

Préparer ton Kimono avant le lavage

🧼 Traiter les taches avant lavage

Avant de procéder au lavage global, examinez le kimono pour repérer d’éventuelles taches localisées. Une tache ancienne ou incrustée doit idéalement être traitée avant le bain de lavage. Pour ce faire, utilisez une méthode douce : un peu d’eau tiède mélangée à une goutte de lessive délicate, appliquée uniquement sur la tache. Tapotez légèrement avec un linge propre ou vos doigts, sans jamais frotter vigoureusement (le frottement pourrait abîmer les fibres ou étaler la tache). Laissez éventuellement le produit agir quelques minutes sur la zone souillée.

Évitez les détachants agressifs ou l’eau de Javel sur un kimono. Les produits chimiques forts risquent de décolorer le motif ou de fragiliser le textile. Pour les salissures légères, un pré-trempage local et un léger tamponnage suffisent souvent à faciliter leur élimination lors du lavage complet.

🧺 Plier et protéger pour le lavage en machine

Si vous envisagez un lavage en machine (pour un kimono en coton ou polyester compatible), il est crucial de bien préparer le vêtement afin de le protéger durant le cycle. D’abord, pliez le kimono de manière à minimiser les risques d’accrochage et de tension sur les fibres. Traditionnellement, on replie les longues manches en deux, en les rabattant sur le dos du kimono, afin qu’elles ne s’emmêlent pas ni ne s’abîment dans le tambour. Ensuite, insérez le kimono ainsi plié dans un filet de lavage (un grand sac filet à linge) pour le maintenir et le protéger des frottements directs avec le tambour de la machine ou avec d’autres vêtements.

En prenant ces précautions – manches repliées et kimono placé en filet – vous évitez qu’il ne se déforme ou que le tissu ne « travaille » trop pendant la lessive. Fermez bien le filet de lavage. Choisissez de préférence un filet de grande taille, pour que le kimono ait quand même un peu d’espace et ne soit pas trop compressé (il doit pouvoir bouger légèrement pour être lavé, tout en étant contenu). Cette préparation vous assure un lavage en machine plus sûr en limitant les risques d’accroc et de froissement excessif.

Lavage à la main : Méthode douce

Lorsqu’on cherche comment laver un kimono sans l’abîmer, la réponse la plus sûre est presque toujours la même : à la main, avec lenteur et délicatesse. Certes, cela demande un peu plus de temps et de soin qu’un passage en machine, mais le jeu en vaut la chandelle. Un lavage manuel bien réalisé permet de nettoyer le kimono tout en ménageant ses fibres et ses teintures, prolongeant ainsi sa beauté et sa durée de vie. Voici pas à pas comment procéder pour laver un kimono à la main efficacement et en douceur.

🫧 Préparer le bain de lavage

Remplissez la bassine ou le récipient que vous avez choisi avec de l’eau froide (ou légèrement tiède au maximum – 20 à 25°C). Ajoutez quelques gouttes de votre lessive douce spéciale textiles délicats dans l’eau. Inutile d’en mettre beaucoup : 2 à 3 cuillerées à soupe de lessive liquide suffisent largement pour une bassine. Remuez l’eau doucement avec la main pour bien répartir le savon dans tout le volume d’eau. La température de l’eau doit rester fraîche – surtout pas d’eau chaude. Vous avez maintenant un bain de lavage prêt, dans lequel le kimono pourra être plongé en étant entièrement immergé.

🌊 Immerger le kimono en douceur

Dépliez le kimono au maximum et plongez-le délicatement dans l’eau savonneuse. Ne le jetez pas en boule dans la bassine, au contraire : accompagnez-le sous l’eau en veillant à ce qu’il ne reste pas de gros plis crispés. Le kimono doit pouvoir “flotter” librement dans la bassine, sans être tassé. S’il est très large, immergez d’abord une moitié puis l’autre, pour mouiller l’ensemble du vêtement.

Laissez-le tremper ainsi pendant environ 5 à 10 minutes. Pendant ce temps, vous pouvez de temps en temps le bouger très légèrement dans l’eau en effectuant des mouvements doux et circulaires avec vos mains. Cela aidera à détacher la poussière et les saletés. Veillez à ne jamais froisser ni tordre le tissu sous l’eau : tous les gestes doivent rester lents et fluides. Le but est de laisser l’eau et la lessive pénétrer les fibres et dissoudre les impuretés, non de “décaper” le tissu par action mécanique.

🖐️ Nettoyer sans frotter les zones sales

Si certaines parties du kimono sont particulièrement sales (par exemple le col intérieur jauni par la transpiration, ou le pourtour des manches qui a pu être taché), profitez du bain pour les nettoyer en douceur. Surtout ne frottez pas fort avec une brosse ! À la place, pressez délicatement le tissu entre vos doigts sur ces zones à traiter. Par de légers pincements répétés, vous aidez la lessive à désincruster la saleté, sans abîmer la fibre. Vous pouvez aussi caresser le tissu du bout des doigts, en face et envers, pour “déloger” la crasse.

Pour les taches isolées, continuez de privilégier le tapotement plutôt que le frottement. Si besoin, n’hésitez pas à laisser tremper quelques minutes de plus. Par exemple, un col très encrassé pourra tremper 15 minutes au lieu de 5. La patience est votre meilleure alliée pour ne pas avoir à forcer sur le tissu. En aucun cas vous ne devez sentir de résistance dans le textile ou entendre de craquement : si c’est le cas, c’est que vous traitez le kimono trop rudement. Ralentissez et contentez-vous de le laisser reposer dans son bain de lessive.

🚿 Rincer minutieusement

Une fois que vous estimez le kimono propre, il est temps de vider l’eau savonneuse de la bassine. Soulevez délicatement le kimono et mettez-le de côté (dans un coin propre de la bassine ou sur une autre bassine propre) le temps de jeter l’eau sale. Ensuite, remplissez de nouveau la bassine avec de l’eau claire froide pour le rinçage.

Plongez à nouveau le kimono dans cette eau propre. Remuez-le doucement dans l’eau pour éliminer les résidus de savon : faites-le aller et venir tranquillement, ou appuyez-le délicatement puis relâchez, afin que l’eau pénètre bien partout. Videz l’eau de rinçage trouble, puis recommencez l’opération avec de l’eau fraîche neuve. Répétez ainsi jusqu’à ce que l’eau de rinçage soit limpide et sans aucune trace de mousse de lessive. Il faut généralement 2 à 3 cycles de rinçage. Ce rinçage soigneux est capital : tout savon restant dans la fibre pourrait la rendre collante ou attirer la poussière plus vite. N’oubliez pas d’être délicat lors de chaque manipulation sous l’eau, en évitant toujours torsions et frottements.

🧻 Essorer sans tordre le tissu

Après le rinçage, le kimono est gorgé d’eau qu’il faut retirer sans attendre (pour qu’il sèche plus vite) mais sans tordre ni malmener le vêtement. Voici la bonne méthode d’essorage, qui préserve les fibres :

 

  • Égouttage initial : Soulevez le kimono délicatement et laissez-le s’égoutter quelques secondes au-dessus de la bassine. Soutenez-le bien pour ne pas qu’il se déforme sous son propre poids. Vous pouvez passer votre main dessous pour le recueillir en boule souple (pas serrée) et évacuer le plus gros de l’eau.
  • Sandwich de serviettes : Préparez une grande serviette éponge à plat sur une surface plane. Déposez le kimono à plat sur cette serviette, en veillant à ce qu’il soit bien à plat (pas chiffonné). Recouvrez-le d’une deuxième serviette éponge de taille égale. Ensuite, pressez doucement avec vos mains à plat sur toute la surface, du centre vers les bords. La serviette du dessus va absorber l’eau par capillarité, aidée par la serviette du dessous qui boit depuis l’autre côté. N’hésitez pas à tamponner ainsi plusieurs fois, ou à remplacer les serviettes si elles sont complètement trempées, jusqu’à ce que le kimono soit simplement humide.Cette technique d’essorage par absorption permet de retirer un maximum d’eau sans jamais tordre le tissu ni étirer les coutures. Évitez de “tordre” les serviettes avec le kimono dedans : il faut juste presser en gardant le kimono à plat. Après cela, votre kimono est prêt à être mis à sécher, dans un état humide mais non dégoulinant. Les fibres ont été respectées, il n’y a pas de plis cassés ni de déformation : le séchage pourra se faire de manière optimale.
Lavage en machine : Précautions et étapes

Avec les kimonos modernes et robustes, il est possible de les laver en machine à condition de respecter certaines règles d’or très strictes. Voici comment procéder.

🧾 Kimonos compatibles avec la machine

Tous les kimonos ne peuvent pas être glissés en machine, loin de là. En règle générale, seuls les modèles modernes et décontractés sont compatibles, notamment :

 

  • Les kimonos en coton (ou en lin) sans doublure raffinée – par exemple les yukata d’été ou les peignoirs style kimono.
  • Les kimonos en polyester ou fibres synthétiques – souvent conçus pour un usage pratique et un entretien facile.
  • Certains kimonos en laine ou viscose robustes – toutefois la laine peut feutrer en machine, donc prudence.

🧳 Préparatifs avant le lavage en machine

Si votre kimono remplit les conditions pour passer en machine, préparez-le comme décrit plus haut : repliez correctement les manches et placez-le dans un filet de protection. Ne lavez pas d’autres vêtements rugueux en même temps (jeans, serviettes à bouclettes) pour éviter les frottements ; l’idéal est de laver le kimono seul ou avec du linge très doux de couleurs similaires.

Choisissez une lessive liquide douce, comme pour le lavage à la main. Ne dépassez pas la dose recommandée : en machine aussi, l’excès de lessive est néfaste (difficile à rincer, il encrasse les fibres). N’ajoutez pas d’adoucissant chimique. En somme, préparez la machine comme vous le feriez pour un pull en cachemire ou un vêtement de soie fragile : avec beaucoup de précautions.

⚙️ Réglages de la machine (programme, essorage)

Le choix du programme sur votre lave-linge est capital. Sélectionnez toujours le cycle le plus délicat possible. Sur la plupart des machines, cela correspond au programme “laine”, “soie” ou “lavage à la main”. Ces programmes ont l’avantage d’être très doux, avec des mouvements limités du tambour et souvent un essorage réduit. Si votre machine permet de personnaliser, optez pour un essorage minimal (400 à 600 tours/minute maximum).

Évitez absolument les cycles longs et énergiques comme “coton normal” ou “linge blanc 60°C”. Privilégiez un lavage court, juste ce qu’il faut pour nettoyer. Un kimono n’étant pas un linge sale en profondeur (s’il est aéré après usage, il ne nécessite qu’un rafraîchissement), un programme de 30 minutes en délicat est largement suffisant. Moins le kimono passera de temps à tourner, mieux il se portera.

🌡️ Température de l’eau et lessive

En machine, la température doit rester basse. Sélectionnez “froid” ou 30°C maximum, même pour du coton. Il est tentant de penser qu’à 40°C le lavage sera plus efficace, mais ce petit gain de propreté se paye souvent par une légère contraction du tissu ou un dégorgement des couleurs. Restez donc sur une eau froide qui respecte les fibres.

Utilisez la même lessive douce que pour un lavage à la main, en veillant à bien la diluer. Si possible, versez-la dans le bac à lessive et non directement sur le kimono (pour éviter le contact direct avec une concentration de produit). Une dose modérée suffit. N’ajoutez aucun agent blanchissant ni détachant dans la machine : s’il y a des taches résistantes, mieux vaut les pré-traiter comme expliqué plus haut.

⏱️ Après lavage : séchage immédiat

Dès que le cycle de lavage s’achève, ne laissez pas le kimono mouillé stagner dans le tambour. Sortez-le immédiatement de la machine, car un linge humide confiné peut vite se froisser intensément et prendre des mauvais plis qui seront difficiles à éliminer. De plus, les couleurs humides pourraient migrer si le vêtement reste chiffonné sur lui-même.

Retirez-le délicatement du filet de lavage. Si besoin, pressez-le doucement entre vos mains au-dessus de la baignoire pour éliminer le gros de l’eau (sans tordre). Puis préparez-le pour le séchage. Un kimono sorti de machine doit être étendu ou mis à plat sans attendre, car c’est en le séchant correctement que vous achèverez le processus d’entretien. Rappel important : n’envisagez pas une seconde le sèche-linge, même pour “finir de sécher” – c’est interdit pour un kimono. La seule issue après la machine, c’est le séchage naturel, de préférence à plat et à l’ombre.

Remarque pour un kimono trop salle

⚠️ Remarque importante : Bien que cette méthode soit contraire à l'ensemble des recommandations énumérées précédemment, elle peut être envisagée avec précaution comme ultime recours si le kimono a atteint un état de saleté trop avancé. La solution est présentée dans la vidéo ci-jointe : 👉 Voir la vidéo explicative

Séchage du kimono

🚫🌀 Oublier le sèche-linge

Quelle que soit la matière (coton, lin, polyester ou soie), la sèche-linge est l’ennemi numéro un du kimono. Même en mode “délicat”, le simple fait de tourner dans un tambour chaud abîme le textile : le kimono ressort tout froissé, et ces faux-plis sont parfois impossibles à rattraper car les fibres se déforment sous l’effet de la chaleur et du mouvement. En outre, un passage en sèche-linge peut rétrécir brutalement un kimono en coton ou en soie, et ternir ses couleurs en un seul séchage. Donc la règle est simple : n’utilisez jamais de sèche-linge pour vos kimonos.Si vous craignez que le kimono mette trop longtemps à sécher naturellement, prenez votre mal en patience ou aidez-vous d’un ventilateur, mais bannissez le séchage en machine. Ce petit sacrifice de temps préserve la vie de votre vêtement traditionnel.

🌬️🌳 Sécher à l’air libre, à l’ombre

Le meilleur moyen de sécher un kimono est de le laisser respirer à l’air libre. Cependant, attention : pas question de l’exposer aux rayons directs du soleil, sous peine de voir ses couleurs passer ou sa matière se fragiliser. Donc on privilégie un séchage à l’ombre ou dans un endroit lumineux mais sans soleil direct.

Idéalement, trouvez un endroit bien ventilé (près d’une fenêtre ouverte, sous un auvent, dans un patio, etc.). Si vous êtes en extérieur, vous pouvez étendre le kimono à l’ombre d’un arbre ou d’un toit, éventuellement en le protégeant d’un drap fin qui filtrera la lumière directe tout en laissant passer l’air. L’air frais est le plus adapté : même s’il fait un peu frais, ce n’est pas grave si le kimono met plus de temps à sécher, au contraire. Évitez en revanche les lieux humides ou confinés : un garage clos ou une salle de bain humide ne permettront pas un bon séchage.

🧺👘 Étendre le kimono correctement

La façon dont vous étendrez le kimono va influencer son aspect une fois sec. Deux méthodes sont recommandées :

 

  • À plat : Disposez le kimono horizontalement sur une grande serviette sèche et propre, posée par terre ou sur un étendoir plat. Réarrangez le kimono de sorte qu’il n’y ait pas de plis marqués : alignez bien les panneaux, lissez légèrement avec la main. Pensez à retourner délicatement le kimono au bout de quelques heures pour que l’autre face sèche aussi.
  • Sur cintre : Si vous préférez suspendre le kimono, utilisez un cintre large et rembourré (ou deux cintres placés bout à bout pour soutenir la largeur des épaules. N’utilisez jamais un cintre métallique fin. Placez le kimono sur le cintre en veillant à ce qu’il tombe bien droit, sans plis tordus. Vous pouvez éventuellement glisser une serviette roulée dans chaque manche pour les écarter et permettre une meilleure aération à l’intérieur.

Dans les deux cas, veillez à ce que le kimono soit le plus en forme possible : il doit sécher en gardant sa silhouette naturelle. Un pli mal placé pendant le séchage pourrait marquer le vêtement. Si vous voyez un faux pli, rectifiez-le dès que le tissu commence à sécher (il sera plus docile qu’à l’état totalement mouillé). L’idée est que le kimono retrouve progressivement sa forme, sans tension ni faux pli, pendant qu’il sèche.

🕰️ Laisser le temps au séchage

Sécher un kimono, c’est un exercice de patience. Il est tentant d’accélérer le processus en utilisant un radiateur, un sèche-cheveux ou en le mettant dans une pièce très chauffée, mais résistez à cette tentation. Un séchage lent à l’air libre est ce qu’il y a de mieux pour la fibre : cela permet à l’eau de s’évaporer progressivement, sans “cuire” les fibres. Évitez donc toute source de chaleur directe (radiateurs, appareils chauffants). Laissez le kimono tranquille dans son coin aéré.

Selon l’épaisseur et la matière, le kimono peut mettre de plusieurs heures voire plusieurs jours pour sécher complètement. Ce n’est pas un problème. Retournez-le ou déplacez-le de temps en temps pour exposer les parties encore humides. Si vous le séchez à plat, n’hésitez pas à remplacer la serviette sous lui une ou deux fois, car elle va se gorger d’humidité. Le soir, si ce n’est pas encore sec, rentrez-le à l’intérieur pour éviter l’humidité nocturne, puis ressortez-le ou rouvrez la fenêtre le lendemain matin.

👀💧 Vérifier l’absence d’humidité

Avant de ranger ou de porter le kimono fraîchement lavé, assurez-vous qu’il soit parfaitement sec. Même une légère humidité résiduelle peut être problématique : un kimono rangé alors qu’il est encore un peu humide risque de développer des moisissures (taches noirâtres et odeur de moisi) et d’être abîmé de manière invisible de l’intérieur des fibres. Pour vérifier, touchez les zones épaisses (ceinture, col doublé, couture des manches) : elles doivent être totalement sèches au toucher, sans sensation de frais.

Si vous détectez une zone encore un peu fraîche ou humide, laissez le kimono sécher plus longtemps. Ne le pliez pas et ne l’enfermez pas tant qu’il n’est pas sec à 100%. Par temps humide, le séchage peut prendre du temps : n’hésitez pas à utiliser un ventilateur pour brasser l’air autour du kimono, cela aidera l’évaporation. Une fois sec, vous pourrez alors procéder au pliage ou au repassage, ou le ranger en toute sécurité sans risquer d’y enfermer de l’eau.

Repassage du kimono

🧑🏭 Faut-il repasser un kimono ?

Après un lavage et un séchage soigneux, votre kimono peut présenter quelques plis. Faut-il pour autant dégainer le fer à repasser à chaque fois ? Cela dépend de la matière et du type de kimono. Les kimonos modernes en coton ou en polyester, s’ils ont séché bien à plat, n’ont souvent pas besoin de repassage. Leur souplesse naturelle suffit à ce qu’ils se défroissent légèrement d’eux-mêmes une fois portés (le poids du tissu aide à les lisser). Au contraire, les kimonos en lin froissé peuvent bénéficier d’un léger repassage pour retrouver leur tombé impeccable.

En résumé : repasser uniquement si nécessaire. Si le kimono n’a que de rares petits plis, vous pouvez aussi choisir de ne pas repasser et de le laisser tel quel – cela ne se remarquera pas forcément une fois porté, car le vêtement bouge.

🔥↘️ Repasser à basse température

Si vous décidez de repasser, la règle d’or est d’utiliser une température basse. Réglez votre fer sur “soie” ou “laine”, ou sur environ 120-130°C maximum. N’utilisez jamais un fer très chaud comme pour du lin ou du coton épais, même pour un kimono en coton léger – vous risqueriez de “brûler” l’apprêt du tissu ou d’y imprimer des lustrages (brillances dues à la chaleur). Par sécurité, privilégiez la vapeur douce plutôt que la chaleur sèche : remplissez le fer d’eau et activez la fonction vapeur, ou utilisez un défroisseur vertical si vous en avez un. La vapeur aide à détendre les fibres à température plus basse.

En repassant à basse température, vous évitez tout risque de marque jaune sur les fibres synthétiques (le polyester peut carrément fondre ou se déformer si le fer est trop chaud). Prenez donc le temps de chauffer modérément, quitte à faire plusieurs passages légers, plutôt qu’un seul coup de fer trop chaud.

🧽 Utiliser une pattemouille protectrice

Que ce soit sur de la soie, du coton ou du polyester, il est vivement recommandé d’utiliser une pattemouille lors du repassage. Qu’est-ce que c’est ? Simplement un tissu fin et propre (un torchon en coton blanc, une mousseline ou même un vieux drap) légèrement humide, que l’on interpose entre le fer et le kimono. La pattemouille a deux avantages : elle évite le contact direct du fer avec le textile (donc aucune trace de semelle ni lustrage), et elle apporte une petite humidité qui aide à défroisser en douceur.

Placez la pattemouille sur la partie du kimono à repasser, puis passez le fer sur la pattemouille. Veillez à ce que la pattemouille reste humide : ré-humidifiez-la si nécessaire au cours du repassage. Grâce à cette méthode, vous pourrez même repasser des endroits délicats sans risque car la pattemouille fait écran et diffuse la chaleur de manière uniforme.

🔄👘 Repasser sur l’envers du tissu

Pour les kimonos qui comportent des motifs ou des broderies en relief, il est impératif de repasser sur l’envers du tissu. C’est-à-dire poser le kimono à l’envers sur la table à repasser et repasser “par derrière” le motif. Cela évite d’aplatir ou d’abîmer un motif en relief. Sur l’envers et avec une pattemouille, vous préservez l’intégrité visuelle du motif tout en éliminant les plis. Si votre kimono est uni ou sans motif saillant, repassez malgré tout sur l’envers autant que possible. C’est une mesure de précaution qui ne coûte rien et qui met le tissu à l’abri d’un éventuel faux-pas (tache de fer, brillance).

🪶 Ne pas écraser le tissu

Un bon repassage de kimono doit être léger. Il ne s’agit pas d’“écraser” les plis comme on le ferait sur une chemise en coton épais. Le but est plutôt de raviver la fluidité du vêtement sans le rigidifier. Pour cela, passez le fer doucement, sans appuyer de tout votre poids. Laissez la chaleur et la vapeur faire le travail, et déplacez le fer continuellement, sans le laisser immobile trop longtemps au même endroit.

Évitez de repasser les doublures synthétiques à pleine vapeur, cela pourrait les faire gondoler. De même, ne repassez pas un pli de kimono au point de le rendre tranchant comme un pli de pantalon : les kimonos ont normalement des lignes souples, pas de plis “marqués” (sauf cas particulier du hakama, traité plus loin). En un mot, repassez pour supprimer les faux-plis dûs au lavage, mais ne cherchez pas à obtenir un tombé ultra plat et raide – ce n’est pas dans l’esthétique du kimono, qui doit conserver une certaine vie dans son drapé.

Stockage et conservation du kimono

🧥🪝 Utiliser un cintre adapté

Si vous portez régulièrement votre kimono, vous serez amené à le suspendre entre deux utilisations. Contrairement à un vêtement occidental, on n’utilise pas un cintre standard étroit en plastique pour un kimono mais un cintre largei. Ces cintres ont une barre d’épaule très longue, proche de la largeur du kimono, ce qui permet d’étendre le vêtement sans le plier aux épaules. De plus, ils sont souvent rembourrés ou gainés de tissu pour ne pas marquer le vêtement.

Pendre un kimono ainsi, sur un cintre adéquat, est une bonne solution de rangement temporaire – pour quelques jours. Cela le garde aéré, prêt à être porté, sans faux-plis inutiles. En revanche, pour un stockage de longue durée (plusieurs semaines ou mois), on préférera le pliage traditionnel afin d’éviter une déformation par gravité.

📐👘 Le pliage traditionnel (tatō)

Pour ranger un kimono sur une plus longue durée, la méthode recommandée est le pliage traditionnel japonais, appelé tatō. Ce pliage consiste à replier le kimono sur lui-même de façon méthodique, en suivant ses lignes de couture naturelles.

En résumé :

  • On rabat chaque manche à plat sur le corps du kimono.
  • On plie le kimono en deux verticalement (dans le sens de la longueur) en superposant les deux moitiés.
  • On replie ensuite horizontalement le bas vers le haut, en plusieurs sections, de sorte à obtenir un rectangle plat et bien net.

Ce pliage a l’avantage de respecter la structure du vêtement, d’éviter tout pli étrange et de minimiser l’encombrement. Une fois plié, le kimono peut être placé dans sa tatōshi (pochette de papier de riz non acide spécialement conçue) pour une conservation optimale. Si vous n’avez pas de tatōshi, vous pouvez le glisser dans un grand morceau de tissu en coton ou de papier de soie. L’idée est de le protéger de la poussière tout en le laissant respirer. Un kimono plié à la japonaise peut être stocké dans un tiroir ou une boîte, à l’abri de la lumière.

🎒🌬️ Housse de protection respirante

Que vous choisissiez de pendre temporairement le kimono ou de le plier, il est vivement conseillé de le protéger avec une housse ou un contenant approprié. Oubliez les housses plastiques hermétiques : elles retiennent l’humidité et empêchent l’aération, ce qui est néfaste pour les fibres. À la place, optez pour une housse en tissu respirant (coton non teint, lin ou toile non traitée). Ces housses protègent de la poussière tout en laissant passer l’air, évitant ainsi la condensation.Si vous n’avez pas de housse, utilisez un drap propre pour recouvrir le kimono pendu, ou rangez-le dans une taie d’oreiller en coton non blanchie. L’important est d’éviter le contact direct avec du plastique sur le long terme.

🛡️🦟 Préserver de l’humidité et des insectes

Deux ennemis guettent le kimono au placard : l’humidité et les insectes (mites textiles). Pour contrer l’humidité, assurez-vous que l’endroit de stockage est sec et bien ventilé. Évitez les caves, greniers non isolés ou placards contre un mur humide. Vous pouvez placer dans la boîte ou l’armoire un petit sachet de gel de silice ou des absorbeurs d’humidité naturels (comme du charbon de bois actif) pour garder un environnement sec. Attention toutefois à vérifier ces sachets et à les remplacer régulièrement, car une fois saturés d’eau ils n’ont plus d’effet.

Contre les mites, privilégiez les solutions naturelles : des sachets de lavande séchée, du bois de cèdre brut ou des écorces d’orange séchées. Ces odeurs repoussent les insectes sans imprégner trop fortement le tissu (la soie peut s’imprégner des odeurs chimiques d’anti-mites, mieux vaut éviter). Ne placez pas le sachet de lavande directement sur le kimono : mettez-le dans un coin de la boîte ou du tiroir, pour un parfum léger. Évitez absolument les boules de naphtaline ou camphre chimiques, non seulement leur odeur est tenace, mais en plus elles peuvent altérer la couleur des textiles délicats.

🌬️👘 Aérer le kimono régulièrement

Même stocké proprement, un kimono a besoin de “respirer” de temps en temps. Si vous le gardez rangé pendant de longs mois sans le sortir, prenez l’habitude de le ressortir quelques fois par an (idéalement à chaque changement de saison). Ouvrez la boîte ou l’armoire, sortez le kimono et suspendez-le quelques heures à l’ombre, dans une pièce aérée. Secouez-le très légèrement pour l’aérer, puis repliez-le et rangez-le de nouveau. Cette aération périodique permet d’éviter le “moisi” : elle chasse l’éventuelle humidité accumulée et décourage les moisissures. Un kimono qui respire est un kimono qui se conserve.

Produits et accessoires indispensables pour le lavage

🧴🧼 Une lessive douce et adaptée

Le choix de la lessive est déterminant pour laver un kimono sans l’abîmer. Optez toujours pour une lessive spéciale textiles délicats, idéalement un produit formulé pour la soie, la laine ou le linge fragile. Ces lessives douces sont dépourvues d’agents blanchissants et ont un pH neutre, ce qui évite d’agresser les fibres et de ternir les teintures. À l’inverse, n’utilisez pas de lessive en poudre bon marché, trop alcaline, ni d’eau de Javel, ni de détergents universels contenant des enzymes puissantes, car ils risquent d’attaquer la matière et les couleurs.

De même, inutile d’employer de l’assouplissant chimique sur un kimono : ces produits laissent un film sur le tissu et peuvent, à la longue, altérer son toucher et son aspect. Si vous souhaitez adoucir le kimono, une cuillerée de vinaigre blanc dans la dernière eau de rinçage fera un assouplissant naturel et sans odeur (le vinaigre neutralise le calcaire de l’eau). Retenez donc une règle simple : une lessive douce, peu dosée, est le meilleur allié du kimono.

🧺🕸️ Le filet de lavage protecteur

Un accessoire indispensable si vous lavez le kimono en machine est le filet de lavage. Ce grand sac en maille filet, dans lequel on place le vêtement, a plusieurs utilités :

 

  • Il limite les frottements entre le kimono et le tambour ou les autres textiles, évitant ainsi l’usure prématurée et les bouloches.
  • Il empêche les plis du kimono de s’étaler ou de se coincer, en le maintenant replié de façon compacte.
  • Il protège les éléments délicats (broderies, brocards) d’accrocs éventuels.

Choisissez un filet de lavage de grande taille pour que le kimono ne soit pas trop compressé à l’intérieur. Fermez la fermeture éclair ou le cordon du filet soigneusement. Si vous n’avez pas de filet, à la rigueur, enveloppez le kimono dans une taie d’oreiller blanche que vous nouerez : cela servira de protection de fortune.

🛁🫧 Bassine ou évier : préparer un bain de lavage

Pour un lavage à la main réussi, prévoyez un contenant adéquat. Un bac en plastique, une bassine large ou un évier propre fera l’affaire. L’important est que le kimono puisse y être plongé à plat ou au moins sans être trop froissé.

Remplissez ensuite la bassine avec de l’eau froide ou tiède (jamais chaude). Ajoutez-y quelques gouttes de la lessive délicate que vous avez choisie. Inutile d’en mettre beaucoup : une petite quantité suffit amplement, car le kimono n’est pas un vêtement très sale en général (sauf accident). Remuez l’eau avec la main pour bien y diluer la lessive et obtenir une eau savonneuse homogène. Voilà, votre bain de lavage est prêt pour accueillir le kimono lorsque vous passerez au nettoyage manuel.

⚠️🧪 Détachants : précautions d’usage

Vous avez peut-être dans vos placards un détachant miracle ou un savon spécial pour les cols de chemise. Avant de l’appliquer sur un kimono, soyez prudent. La plupart de ces produits sont trop agressifs pour les tissus délicats et les teintures artisanales. Si vous tenez à utiliser un détachant local (par exemple du savon de Marseille, du bicarbonate de soude, etc.), faites-le de manière très localisée et en faible quantité. Testez-le sur une micro-zone cachée d’abord.

Évitez absolument l’eau de Javel ou les détachants contenant du chlore. Un truc de grand-mère pour détacher sans danger : le mélange eau + alcool à 70° peut parfois venir à bout d’une tache organique (vin, herbe) en tamponnant délicatement, sans altérer les couleurs. 

Les erreurs courantes à éviter

Entretenir un kimono requiert de l’attention et de la précision. Certaines erreurs, commises par habitude ou inadvertance, peuvent causer des dommages irréversibles au tissu ou aux motifs. Voici les principales pièges à éviter absolument lorsque vous lavez un kimono.

🔥🚫 L’eau chaude : un ennemi silencieux

L’erreur la plus fréquente est de laver un kimono avec de l’eau trop chaude. Une température élevée a des effets néfastes sur le textile :

  • Rétrécissement du tissu (les fibres naturelles peuvent se contracter de façon permanente)
  • Fibres durcies et moins souples au toucher
  • Couleurs qui ternissent ou déteignent plus facilement

Il est donc impératif de laver à l’eau froide ou tiède (température ambiante) pour préserver la souplesse et l’éclat du kimono. Même si vous pensez « bien nettoyer » grâce à une eau très chaude, retenez que la chaleur est l’ennemie des textiles délicats : mieux vaut prolonger légèrement le trempage en eau fraîche que d’augmenter la température.

🚫🌀 Essorage brutal et torsion

Lorsqu’on sort un vêtement mouillé, on a le réflexe de l’essorer fortement pour en extraire l’eau. Avec un kimono, ce geste instinctif peut faire beaucoup de mal. Tordre ou essorer vigoureusement un kimono (que ce soit à la main en le tordant, ou en machine avec un essorage rapide) risque de déformer irrémédiablement sa coupe. Les longues pièces de tissu peuvent se détendre de manière inégale, le tombé (la façon dont le kimono drape le corps) peut être altéré, et les fibres fragiles peuvent s’étirer ou se casser.Un essorage trop fort peut également fragiliser les coutures, en exerçant une tension excessive sur les points. Pour ces raisons, il faut proscrire l’essorage “brutal”. À la main, ne tortillez jamais le kimono sur lui-même. En machine, choisissez un essorage très doux (quelques centaines de tours/minute tout au plus) ou aucun essorage si possible. Préférez la technique du roulage dans une serviette (voir plus loin) pour retirer l’excès d’eau sans maltraiter le textile. En un mot, soyez délicat : pressez sans tordre.

❌🧪 Détergents agressifs

Le choix de la lessive est crucial. Les détergents standards du commerce sont souvent trop puissants pour un kimono. Un kimono lavé avec une lessive inappropriée peut voir ses couleurs perdre de leur intensité et son tissu devenir rèche.

Ce qu’il faut éviter : les lessives en poudre bas de gamme (trop alcalines), l’eau de Javel ou tout produit chloré, les détachants chimiques non spécifiques. Également, n’ajoutez pas d’assouplissant industriel contenant des parfums et additifs chimiques, car ils peuvent s’accumuler dans la fibre et l’alourdir ou la jaunir. À la place, utilisez une lessive liquide douce, au pH neutre, formulée pour la soie ou la laine, ou pour textiles délicats. Ces lessives douces laveront suffisamment votre kimono sans le décaper de ses couleurs et sans attaquer la soie ou le coton.

🛑🧽 Frottements intensifs

En cas de tache tenace sur un kimono, on pourrait être tenté de frotter énergiquement la zone avec du savon. C’est un réflexe à bannir ! Le frottement appuyé abîme directement les fibres en surface, provoquant l’apparition de bouloches (petites boules de fibre rompue) et une usure prématurée du tissage. .Au lieu de cela, adoptez les gestes doux. En présence d’une tache, tamponnez délicatement avec un chiffon, ou laissez tremper plus longtemps pour que l’eau savonneuse fasse son effet. Il vaut mieux prolonger d’une heure le bain du kimono que de malmener le tissu en frottant frénétiquement.

🌞🚫 Séchage inadéquat

La phase de séchage est aussi importante que le lavage lui-même, et certaines erreurs à ce stade peuvent ruiner tous vos efforts. La plus grosse faute serait de mettre le kimono au sèche-linge. Même à basse température, le sèche-linge combine chaleur, frottement et secousses mécaniques, ce qui va non seulement froisser le tissu de manière irréversible, mais aussi parfois le faire rétrécir brutalement et ternir ses couleurs. C’est pourquoi le sèche-linge est à proscrire absolument pour tous les types de kimonos.

Autres points à éviter lors du séchage :

  • Sécher en plein soleil direct – Les UV du soleil “brûlent” les pigments, en particulier sur les couleurs foncées (rouge, bleu marine, noir). Un séchage prolongé au soleil peut décolorer ou jaunir une soie. Il vaut toujours mieux faire sécher le kimono à l’ombre ou dans un endroit lumineux sans soleil direct.
  • Utiliser une source de chaleur artificielle – Évitez de placer le kimono mouillé sur un radiateur, devant un chauffage soufflant ou de le sécher au sèche-cheveux. La chaleur concentrée fragilise les fibres et peut les faire rétrécir localement. Privilégiez un séchage à l’air libre, même si cela prend plus de temps.
  • Suspension inadaptée – Ne suspendez pas un kimono lourd sur un cintre trop fin qui marquerait les épaules, ni avec des pinces qui comprimeraient le tissu. Un cintre métallique étroit risque de laisser des bosses aux épaules. Si vous devez pendre le kimono, utilisez un cintre large et rembourré pour bien répartir le poids, ou mieux, faites-le sécher à plat.

En évitant ces écueils (pas de sèche-linge, pas de soleil brûlant, pas de cintre inadapté), vous préservez la forme et les couleurs de votre kimono plus longtemps. Le séchage doit être considéré comme une continuité du soin apporté au lavage : un séchage précipité ou agressif peut annuler les bénéfices d’un lavage doux.

Entretien de ta ceinture(Obi)

La ceinture obi est un élément central de la tenue, qui dans sa forme en polyester ou en coton comme les ceintures d'arts martiaux, peuvent être lavés. Un obi en polyester moderne peut être nettoyé à la main, voire en machine délicate, sans trop de risque.

La meilleure stratégie est la prévention : ne salissez pas votre obi. Il ne se salit quasiment que par des accidents externes (boisson renversée, etc.). Rangez votre obi après chaque usage dans sa pochette de conservation avec des sachets anti-humidité. Conservez-le à l’abri de la lumière et de l’humidité.

En résumé : pour nettoyer un obi, la seule chose envisageable soi-même est un léger dépoussiérage (avec une brosse très douce) ou un éventuel détachage local sur un obi polyester. Mais on n’immerge pas un obi dans l’eau. S’il y a une tache, consultez un professionnel. Sinon, contentez-vous de l’aérer de temps en temps et de le conserver précautionneusement.